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Salut à vous toutes et tous chères lectrices et lecteurs.

Nous sommes ravis de vous retrouver. Ouvrons donc, la page de cette nouvelle et 81ème JAChronique.

Au sommaire, vous découvrirez le portrait du surprenant et attachant Antoine, l’un de nos professeurs, vous aurez des nouvelles de nos compétiteurs sur une très dense page des résultats. Bonne lecture.

Commençons donc par faire plus ample connaissance, avec Antoine qui a rejoint la grande famille du JAC, en tant qu’enseignant, cette saison. Antoine a en charge les cours du lundi, du jeudi, (5 cours de judo et 1 cours de taïso). Il a accepté de répondre à nos questions, avec sincérité. C’est donc à la découverte de ce professeur singulier, et de cet homme attachant, que nous vous convions maintenant. 

On ne te connaît pas bien (pas assez bien). Présente-toi ? Quel âge as-tu, ou es-tu né ? Pourquoi et comment es-tu devenu professeur de judo au JAC ? :

Antoine : Bonjour et tout d’abord merci pour ce portrait ! J’ai 35 ans en mars, je suis né et j’ai grandi en île de France. J’ai passé mon diplôme de professeur de judo en 2011 en parallèle de mes études à l’Université en conduite de projets culturels. En 2011, je n’avais pas le projet de devenir immédiatement professeur de judo, mais, je savais que l’envie d’enseigner serait un jour très forte et, je souhaitais être prêt pour le moment venu. 

Jusqu’en 2021 je travaillais en 39h et il m’était impossible de combiner enseignement du judo et vie professionnelle. Cependant je travaille à mon compte depuis un peu plus de 1 an, et, je peux aujourd’hui organiser mon emploi du temps comme bon me semble. C’est à ce moment-là que je me suis dit que j’allais enfin pouvoir commencer l’enseignement ! 

Je suis arrivé à Nantes en 2020. Je ne connaissais pas bien les dojos de la ville mais j’ai regardé sur le site du comité, je suis tombé sur une annonce qui correspondait parfaitement à ce que je cherchais ! J’encadre depuis le mois de septembre, le lundi et le jeudi, 5 cours de judo et 1 cours de taïso au Judo Atlantic Club.

Comment as-tu découvert le judo ?

Antoine : Je ne me souviens pas très bien comment j’ai découvert le judo, j’étais trop petit. Lorsque j’avais 3 ans j’aurais dit à ma mère que je souhaitais faire du judo. Elle m’a alors accompagné au dojo près de chez moi et mon professeur à dit que j’étais trop jeune et qu’il fallait que je revienne un peu plus tard (à l’époque il n’y avait pas d’éveil judo). J’y suis retourné à l’âge de 6 ans et me voilà aujourd’hui avec 29 ans de pratique de judo. 

Quel est ton parcours de judoka ? Quelle est ta technique préférée et pourquoi ? 

Antoine : J’ai donc commencé le judo à 6 ans, j’ai pratiqué pendant 25 ans avec Philippe Jacomin (6e dan) dans les Yvelines.

C’est Philippe qui m’a enseigné le judo. J’ai également pratiqué en Bretagne ainsi qu’au Japon pendant plusieurs années. Aujourd’hui je suis 3e dan et je prépare mon 4e dan. Ma technique spéciale debout c’est Morote seoi otoshi (une variante de tai otoshi) car c’est une technique qui s’adapte bien à mon gabarit et qui est redoutable d’efficacité avec de nombreuses opportunités en combat.

Au sol j’aime particulièrement les étranglements, notamment Gyaku juji jime.J’aime beaucoup les étranglements car ils nous relient directement à la martialité pure qui est à l’origine de la création du judo. 

Qu’est ce qui t’a plu et te plait dans cet art martial ?

Antoine : J’aime l’engagement physique et mental que nécessite la pratique du judo que ce soit au court terme (en randori ou shiai) ou bien sur le long terme (l’étude et le perfectionnement du principe de judo). C’est souvent difficile et il faut persévérer dans la pratique. On met beaucoup de temps à maîtriser le judo, ce n’est pas une activité que l’on peut prendre en main de manière immédiate comme certains sports.

Les judokas sur le tatami ont tous comme objectif le perfectionnement de leurs techniques. Cela demande de l’effort personnel et beaucoup de travail collectif, j’aime cela. En judo on ne fait rien tout seul, appartenir à un dojo c’est appartenir à groupe de personnes qui cherchent ensemble à s’améliorer, c’est comme une petite famille et les liens tissés sont très forts.  J’apprécie également le projet éducatif et la vision de Jigoro Kano, le judo est un système global complexe, immensément riche et passionnant.

Tu as voyagé au Japon, tu as d’ailleurs un rapport singulier à ce pays, peux-tu nous détailler ta relation au pays du soleil levant ?

Antoine : En effet j’ai vécu au total 4 ans au Japon. Je suis d’abord parti en 2008 avec mon dojo, nous nous sommes entrainés à l’université de Tenri et au Kodokan. Par la suite en 2013 dans le cadre d’un stage d’étude j’ai vécu 6 mois à Fukuoka dans le sud du Japon.

Puis en 2015 je suis parti travailler à Tokyo dans les échanges culturels pendant 3 ans et 6 mois. Durant ces quatre années j’ai pu pratiquer dans différents dojos au Japon (Tenshinkan dojo, Nakano dojo, Kodokan, Tenri, Tsukuba et d’autres) c’était une expérience très riche et des souvenirs extraordinaires. Je suis rentré en France en 2019.

Fukuoka

Quels sont les points essentiels que tu souhaites transmettre à tes élèves, bien entendu il y a l’aspect technique mais pas que. Il me semble que tu es attaché à la transmission de l’esprit judo, des codes du bushido (comme on dit), peux-tu nous parler de cela ?

Antoine : En effet l’aspect technique est très important surtout pour les enfants car c’est à ce moment-là que se joue beaucoup de choses. Si les jeunes judokas ont de bons fondamentaux techniques alors ils deviendront de bons judokas par la suite. Obtenir de la puissance physique pourra se faire plus tard, mais sans technique il est très difficile de s’exprimer en judo. 

Pour ce qui est de l’esprit du judo je souhaiterais faire comprendre que nous sommes les héritiers d’un patrimoine culturel vaste et profond. Être judoka ce n’est pas uniquement pratiquer une activité physique, mais c’est faire partie intégrante d’un monde à part avec une histoire et des codes qui lui sont propres. J’aimerais que les judokas puissent percevoir tous les bienfaits que la pratique du judo peut apporter dans différents aspects de la vie. En tant que professeur je suis également garant de la transmission des valeurs de notre pratique, c’est une grosse responsabilité !

Tenri, Japon.

A côté du judo tu as d’autres activités (passions), professionnelles et culturelles, peux-tu nous en parler ?

Antoine : En effet ! Pour l’aspect professionnel en dehors du judo j’exerce à mon compte l’activité de conseiller voyage pour le Japon. Je planifie et organise des séjours au Japon pour des voyageurs indépendants. Je donne également des cours de grammaire japonaise dans une association à Nantes. Pour ce qui est des passions en plus du judo je suis musicien (batteur) et joue dans un groupe nantais composé de 9 membres. Notre style musical évolue entre le zouk, l’afrobeat et le funk ! 

Voilà presque 6 mois que tu enseignes, comment as-tu vécu cette première période ? Es-tu heureux de ton choix d’enseigner ?

Antoine : Cette période s’est très bien passée ! Notamment grâce à l’accueil de François et Dominique ainsi que Alexis et l’ensemble des membres du bureau ! Je me suis tout de suite senti à l’aise. Je suis très content et l’enseignement m’apporte beaucoup !! C’est un réel plaisir que de pouvoir partager un petit peu de mon expérience sur les tatamis du JAC. 

Qu’est-ce que tu aimerais apporter à tes élèves au Jac?

Antoine : J’aimerais que les élèves puissent s’épanouir en tant que personne et en tant que judoka. Pour moi le judo a été un repère solide tout au long de ma vie grâce à mes professeurs et partenaires, souvent amis, judokas. Je me sens toujours bien dans un dojo. J’aimerais qu’il en soit de même pour les judokas du JAC, pouvoir créer un environnement qui permet aux judokas de pratiquer ensemble avec engagement et plaisir. Du plaisir de la pratique découlent les progrès. 

Explique-nous d’où viennent tes tips d’entraineur : je pense en particulier à l’échauffement qui est assez différent des échauffements classiques. C’est intéressant de comprendre les racines de ton enseignement ?

Antoine : Pour ce qui est de l’échauffement je reproduis ce que j’ai connu en tant qu’élève avec mon professeur ou bien au Japon ! L’idée est de s’échauffer mais tout en faisant du judo (le judo qui peut prendre de nombreuses formes). Par exemple en pratiquant le Tandoku renshu (exercices seul) ou bien Sotai renshu (exercice avec partenaire) nous retrouvons énormément de situations d’étude qui constituent un excellent échauffement ! Ce sont des exercices de judo qui nous obligent à améliorer nos gestes et à perfectionner notre posture tout en préparant le corps à l’exigence de l’entraînement ! 

As-tu des maitres ou des judokas qui t’ont marqué, inspiré ?

Antoine : Bien sûr, mon professeur Philippe Jacomin avec qui j’ai commencé le judo et qui est depuis tout ce temps mon professeur. C’est également Philippe qui m’a fait découvrir le Japon en 2008 et ce sont des souvenirs gravés à vie.

Sinon pour les judokas ce n’est pas très original mais j’admire les judokas de l’université de Tenri pour la pureté de leur judo : Joshiro Maruyama, Shoei Ono ou bien Tadahiro Nomura ! J’aime également beaucoup Yasuyuki Muneta qui était un combattant lourd extrêmement technique ! Chez les filles j’aime beaucoup Abe Uta et Kaori Matsumoto pour leur esprit de combativité hors norme ! En France j’apprécie beaucoup Ugo Legrand et Benjamin Axus pour la fluidité de leurs techniques.

NDLR : Merci Antoine d’avoir répondu à nos questions. Nous sommes ravis que tu enseignes au JAC, et que tu transmettes cet état d’esprit qui t’anime.