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Les valeurs

Lors de précédents articles je vous ai parlé des officiels, de la tenue, et de la garde (le kumi-kata).

Nous supposons maintenant que les deux judokas sont en plein combat de compétition (shiai) à différencier du randori (combat d’entrainement ou l’on évolue sans blocage et dans la recherche d’une progression de son judo). Le but du shiai est la recherche du Ippon. L’arbitre doit donc valoriser les techniques et pénaliser tout ce qui ne va pas dans ce but. Pour obtenir un ippon il y a cinq options :

1. Ippon sera donné quand un combattant projette son adversaire sur le dos en effectuant une technique ou un contre avec maîtrise et un maximum d’efficacité 

Les critères pour le Ippon sont donc : 

Vitesse, 

Force, 

Sur le dos, 

Contrôle jusqu’à la fin de la chute

Une action en déroulé peut être évaluée Ippon uniquement si il n’y a pas de temps d’arrêt jusqu’à la fin de l’action et si le déroulé a lieu dans les axes suivants :

2. L’un des combattants marque deux Waza-Ari (Cf. suppra). 

3. Au sol, l’un des combattants immobilise son adversaire pendant 20 secondes sans discontinuer. Si l’immobilisation a commencé dans la surface de combat ou immédiatement après une projection hors de la surface de combat, le fait de sortir de la surface de combat ne l’interrompt pas. 

Pour les poussins, benjamins et minimes ce sont les trois seules options, à partir de cadet il est aussi possible d’effectuer des techniques jugées plus dangereuses

4. L’un des combattants effectue une clé de coude (Kansetsu-waza) à son adversaire qui abandonne soit en frappant deux fois le sol, ou une surface à portée de main ou de pied soit en criant : « Maïta » (Abandon en japonais). Pour la catégorie des cadets l’arbitre peut estimer que la technique est efficace et annoncer Ippon avant même que Uke (celui qui subit la technique) n’abandonne, ce afin de préserver son intégrité physique.  A noter que les clés sur les autres articulations (poignets, épaule et a fortiori genoux ou chevilles) sont interdites et entraînent la disqualification (hansoku-make)  immédiate de celui qui l’effectue. 

5. L’un des combattants effectue un étranglement (Shime-waza) à son adversaire qui abandonne dans les mêmes conditions que précédemment. L’étranglement peut être porté avec le kimono, avec les mains, les bras et même les jambes. Par contre, il est interdit d’utiliser la ceinture, le bas de la veste ou seulement les doigts. Il peut arriver que certains judokas refusent d’abandonner et perdent connaissance. Dans ce cas Ippon est annoncé aussi. Une fois l’étranglement relâché à l’annonce du Ippon, le sang repasse et le judoka reprend connaissance très rapidement, c’est impressionnant mais peu dangereux. Il convient tout de même de l’éviter, si vous sentez que vous êtes « pris » abandonnez.

Pour annoncer Ippon l’arbitre lève le bras droit au dessus de sa tête et annonce « Ippon » le combat est terminé.

Quand il y a eu deux Waza-ari l’arbitre annonce Waza-ari awasete Ippon. Il fait le geste du Waza-ari puis celui du Ippon directement.

Si une projection est effectuée mais qu’il manque l’un des critères du Ippon elle sera annoncée « Waza-ari » (ce qui signifie demi-point) dans ce cas l’arbitre tend le bras à horizontale à hauteur d’épaule .

C’est ce qui arrive lorsque la projection manque de vitesse, de force ou de contrôle mais le plus souvent c’est parce que l’adversaire n’est pas projeté assez largement sur le dos ou qu’il roule sur le dos suivant l’un des axes suivants :

Il y a encore deux ans il existait une autre valeur, le Yuko qui était attribué lorsque l’adversaire était projeté sur le coté. Désormais, dans ce cas aussi l’arbitre annoncera « Waza-ari ». Cette notion de coté est assez complexe car elle dépend principalement de la position du bras qui se trouve entre le corps et le tapis. Plutôt qu’une explication voici  quelques  photos pour vous aider à apprécier les situations dans lesquelles il y a waza-ari et celles dans lesquelles il n’y a rien : 

WAZA-ARI

PAS WAZA-ARI

Par ailleurs, il est aussi possible de marquer Waza-ari au sol, pour cela une seule solution : immobiliser l’adversaire entre 10 et 19 secondes. Moins de 10 secondes ça ne compte pas (ou presque comme on le verra dans un prochain article sur les critères de décision)

Pour ne rien arranger à la simplicité des règles sachez qu’il y a plusieurs niveaux de règles d’arbitrage. L’arbitrage « National » concerne l’ensemble des compétitions nationales, régionales et départementales à l’exception :

-Des 1/2 finales et championnats de France individuels 1ère division cadets, juniors, seniors et du championnat de France par équipes seniors 1ère division

-Des tournois Label Excellence et Label A cadets, juniors, seniors et Excellence Vétérans 

Dans le système d’arbitrage « National » tout se passe comme je viens de vous l’exposer. Par contre dans les compétitions exclues de ce système (donc du plus haut niveau) il faut ajouter que :

Lorsque l’adversaire est projeté sur les deux coudes ou les deux mains cela vaudra là aussi un Waza-ari. Là encore une bonne photo c’est plus claire :

Pour être tout à fait complet il faut ajouter que lorsque l’adversaire fait un pont entre la tête et les pieds afin d’éviter que son dos ne touche le tapis, l’on considère que cela vaut là aussi Ippon. C’est simple : « le pont c’est Ippon »

Merci de m’avoir lu et à bientôt

Thierry